1. Cadre réglementaire des cuves et Guide des Bonnes Pratiques d'Hygiène

Traitement, protection et décoration des bois dans les chais. Qu'est-ce que la contamination organoleptique des vins ?

Ce qu’il faut savoir sur les produits de traitement et de préservation du bois dans les bâtiments viticoles.

La contamination organoleptique des vins dans les cuviers et les chais est une menace importante qui pèse sur l'ensemble des entreprises vinicoles. Cette pollution se traduit, le plus souvent, par une odeur et un goût de bouchon ou de moisi au vin. Elle a provoqué, en quelques années, la perte de centaines de milliers d'hectolitres et a touché les crus les plus prestigieux dans toutes les régions vinicoles.
Avant toute chose, les bois susceptibles d’entrer ou destinés à entrer en contact avec des vins ne doivent pas avoir fait l’objet de traitements de préservation.
Concernant les éléments en bois dans les locaux, une attention particulière doit être accordée avant tout à toute introduction de matériels en bois : charpentes, portes, escaliers, fenêtres, parquets, ossatures bois, caisses palettes…
Proscrire l'entrée de bois dont l'origine ou les traitements ne sont pas connus.
Proscrire l'entrée de bois traité aux polychlorophénols et polybromophénols à n'importe quel stade (charpente, palette). Certains de ces produits sont toxiques à forte dose. De plus, ils peuvent être transformés par des moisissures en dérivés anisoles malodorants à très faible dose (quelques ng/L: un nanogramme est un milliardième de gramme, 10-9 g).La contagion se fait par l’atmosphère et se propage à touche tout : cuves, barriques, surfaces des sols. Le vin est contaminé par l’air pollué lors du soutirage d’une cuve à l’autre, lors de la mise en bouteille ou simplement conservés dans des récipients poreux comme les fûts en bois. .
S’il est impossible d’éradiquer des chais tous les matériaux pouvant un jour devenir contaminants, il faut tout faire pour prévenir l’apparition de TCA :

  • Eviter le confinement en ventilant régulièrement,
  • Veiller à ce que l’humidité de l’air ne dépasse pas 75%,
  • Stocker les produits destinés à entrer en contact avec le vin dans une ambiance saine,
  • Remplacer les pall-box et palettes bois par des pall-box métalliques,
  • Isoler les palettes, les cartons et les caisses de bois des locaux ou séjourne le vin en vrac
  • Maintenir une hygiène appropriée des locaux, nettoyer, désinfecter et repeindre régulièrement les murs, les cuves et les sols.

En tout état de cause il est indispensable de ventiler, pour maintenir des teneurs convenables en polluants (moins de 10 nanogrammes / gramme).

Durant les intersaisons (automne et printemps), il est relativement aisé de renouveler l’air neuf, car les écarts de températures avec l’intérieur du chai ne sont pas élevés.

En hiver comme en été, il est moins facile de ventiler le chai en ayant pour objectif de le maintenir à une température idéale de 12°C à 15°C. Sans remplacer totalement la ventilation, Il existe des procédés complémentaires de décontamination de l’air dans les chais. Ce procédé consiste en un filtrage de l’air au travers de charbon actif, couplé à un mécanisme de photocatalyse.

2. Comment protéger et traiter le bois

Un traitement efficace et durable des bois bruts et de toutes menuiseries en milieu vinicole (locaux de vinification, de mise en bouteille, chais à barriques) nécessite l’utilisation d’un produit de spécifique, insecticide et fongicide (moisissures et champignons). Si les travaux sont réalisés par le viticulteur, le produit utilisé doit impérativement avoir une Autorisation de Mise sur le Marche « Grand Public ».

En phase aqueuse (ph neutre), sans nuisance olfactive contaminante, le produit doit contribuer irrémédiablement à la maîtrise des risques de modification organoleptique des liquides vinaires. Le produit utilisé doit bénéficier si possible d’une attestation d’usage en environnement vinicole.

Mode de traitement : Le traitement s’effectue principalement par application de surface (badigeonnage, pulvérisation). L'effet du traitement est immédiat et optimal dès l'étape de fixation.
L’aspect du bois n’est pas affecté par le traitement et reste compatible avec tout type de finitions (vernis ou lasures).

Traitement préventif : Application par badigeonnage sur les parties encastrées, les assemblages et appuis. Consommation: 10 m²/l (en 1 couche) pour le traitement des bois résineux et feuillus en classes* d’emploi 1, 2 et des bois résineux en classe d’emploi 3A.
5 m²/l (en 2 couches) pour le traitement des bois feuillus en classe d’emploi 3A.

Traitement curatif : Application par injection (à réaliser par un applicateur) puis pulvérisation à basse pression ou badigeonnage (2 à 3 passages, temps entre chaque passage : 15-30 min) en insistant sur les parties encastrées, les assemblages et les appuis. Avant d’appliquer le produit, il faut procéder pour les bois massifs comme pour les bois lamellé-collé aux opérations minimales de sondage, bûchage, décapage (si présence de finitions), brossage, et dépoussiérage. Tous les bois infestés, ne présentant plus de résistance, doivent être démontés et remplacés. L’injection en profondeur sur les pièces de fortes sections (chevrons, bastaings, etc.) peut être réalisée par un remplissage répété des trous, ou par un appareil approprié sous une faible pression. Le traitement en profondeur doit être réalisé sur les parties attaquées, mais également en débordant de part et d’autre de cette zone. Consommation: 3,3 m²/l (en 3 couches).

Les consommations varient suivant les essences, les sections et le mode d’application. Séchage-Fixation à 20 °C : 24 à 48 heures en atmosphère ventilée (en fonction de la nature du bois, de sa capacité d’absorption et des conditions atmosphériques).

Remarques : En extérieur, recouvrir d’une lasure, vernis ou peinture (DEPRO® LAZUREX GEL VITI) ou d’une peinture (DEPRO® SALISTOP VITI).

Ne pas travailler par temps pluvieux.

Afin de faciliter le séchage, procéder à une ventilation suffisante du lieu de traitement.

L’humidité du bois au moment du traitement doit être <25 --25--="">

Ne pas traiter les bois gelés.

Ne pas appliquer le produit sur du bois qui peut entrer en contact avec les denrées alimentaires. Faire un essai préalable sur les bois exotiques ou riches en tanins.

Les extrémités et les coupes doivent être traitées pour garantir l’efficacité du traitement. Retraiter les bois en cas de ponçage, coupe, etc. Nettoyage du matériel : Rincer le matériel et les équipements (produit non séché) à l’eau.

*Classe 1 : La classe 1 regroupe les bois secs en application intérieure avec un taux d’humidité toujours inférieur à 20 %. Ce sont des bois utilisés pour les menuiseries intérieures ou les zones à l’abri de l’humidité.

Classe 2 : La classe 2 regroupe les bois secs qui peuvent être occasionnellement en contact avec un taux d’humidité supérieur à 20%, comme les ossatures et charpentes.

Classe 3 : La classe 3 regroupe les bois qui peuvent être fréquemment en contact avec l’humidité, même au-delà de 20%. On utilise ce type de bois pour beaucoup de pièces de construction ainsi que les menuiseries extérieures telles que le bardage.